Les situations récurrentes de congestion rencontrées aux heures de pointe dans les principales agglomérations urbaines et les concentrations de polluants dans l’atmosphère imposent aux collectivités locales de mieux réguler l’intensité de la circulation automobile. La réduction de l’autosolisme devient un objectif majeur des plans de déplacements urbains. La solution traditionnelle du transport collectif (c’est-à-dire par des véhicules à forte capacité desservant des itinéraires selon des horaires le plus souvent fixes) rencontre très vite des limites d’ordre économique et financier. D’autres modes ou services de déplacements montent en puissance et parmi eux le covoiturage. Il représente un potentiel énorme quand on songe aux places disponibles dans les véhicules privés qui circulent tous les jours, à coût marginal d’exploitation quasi nul au niveau du véhicule. Combiné avec les TIC mobiles et une plateforme d’intermédiation performante qui autorisent les arrangements « au vol », il devient « covoiturage dynamique ». Cette version particulière entre en adéquation avec la variabilité croissante des schémas individuels d’activités au jour le jour, en termes d’horaires ou de lieux d’origines et de destinations. Les obstacles à franchir sont de plusieurs ordres. Il convient tout d’abord de surmonter d’éventuelles barrières psycho-sociales de la part de l’automobiliste-propriétaire à partager son véhicule avec des personnes qui lui sont a priori inconnues. Le véhicule automobile privé est souvent perçu comme un prolongement de la sphère intime du domicile. Le statut social attaché à la possession d’une voiture individuelle peut aussi entrer en conflit avec la notion de partage du véhicule (qui le rapproche de la promiscuité du transport collectif) ou encore avec la recherche affichée d’économies par le partage des coûts. Les incitations doivent donc être fortes pour surmonter ces réticences et aboutir à des changements significatifs de comportements au-delà de ce que l’on observe marginalement aujourd’hui. Le succès de Blablacar sur le covoiturage à longue distance est certes encourageant mais dans le cas des distances parcourues dans la mobilité du quotidien les économies monétaires potentielles restent faibles alors que l’arbitrage entre les différents modes de transport est surtout piloté par les gains de temps potentiels. D’où l’intérêt d’offrir voire garantir un gain de temps (ou de fiabilité) sur le trajet automobile au moyen de voies réservées au covoiturage.

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