Archive for janvier, 2019

C’est une question récurrente dès lors qu’on aborde le thème du contenu de marque : quels bénéfices en tirer ? Une question qui, lorsqu’elles n’arrivent pas à y répondre, conduit certaines marques à délaisser le brand content au profit d’outils de communication plus traditionnels, et qu’elles ont l’habitude de manipuler. C’est là, à mon avis, une grave erreur et une façon de faire l’autruche. Il y a quelques jours, je me suis rendu à un séminaire à Zurich, où j’ai encore rencontré plusieurs personnes qui avait abandonné l’idée d’exploiter le brand content. Trop cher, trop peu rentable, étaient les principaux arguments. J’aimerais revenir sur ces deux arguments, justement, qui me semblent être une vue de l’esprit. A les entendre, tout contenu de marque réclamait de débourser des millions. L’un d’eux m’a même dit que pour produire un contenu de qualité, il faut engager un grand réalisateur et cela coûte aussitôt plusieurs millions d’euros, et ce sans qu’il y ait de garantie de résultat. Ainsi, il valait mieux investir cet argent dans une campagne de pub à l’échelle mondiale, dont on pouvait prédire les bénéfices. Mais ce point de vue est biaisé, à mon sens. Et ce, pour une raison toute simple : s’il est effectivement possible de débourser des millions pour produire un contenu (les marques de luxe ne s’en sont d’ailleurs pas privées), cela ne signifie pas pour autant que la réalisation d’un contenu de qualité exige un budget à six chiffres ! Les vidéos de La chanson du dimanche sont de qualité et n’ont pourtant pas réclamé un budget important ! Et il faut d’autre part comparer la production de contenu de marque avec le budget partenariats. Là, le brand content semble d’emblée plus intéressant. En effet, une grande marque qui sponsorise une équipe cycliste va payer presque 20 millions annuels pour participer au Tour de France ! Le budget investi dans un court-métrage ne semble plus à cet égard aussi conséquent. En outre, l’investissement dans un contenu vidéo offre un avantage qu’il est important de prendre en compte : cela permet effectivement une économie d’investissement média. Le contenu de marque, dès lors qu’il est abouti, peut procurer des retombées presse considérables et offrir une visibilité parfois bien plus importante qu’une campagne de pub traditionnelle ! Il est dommange que constater que, lors de ce séminaire à Zurich, certains semblent avoir jeté le bébé avec l’eau du bain. Parce que, selon toute probabilité, ce bébé va encore grandir et devenir un outil essentiel dans les années à venir. Le web a introduit une société du contenu, et les marques ont tout intérêt à s’adapter à cette révolution technologique, sociale et culturelle ! Plus d’information est disponible sur le site de l’agence de voyage de ce séminaire entreprise en Suisse. Suivez le lien.

Carrefour dangereux, le Caucase est aujourd’hui l’une des régions du monde les plus convoitées. De la Tchétchénie au Daghestan et à la Géorgie, il demeure un lieu de conflits et d’affrontements. Lutte pour le pétrole, montée de l’islamisme, rébellions armées et combats pour l’indépendance : le massif montagneux qui marque la frontière de l’Europe avec l’Asie et le Moyen-Orient est aussi le champ de bataille des années à venir. Depuis deux siècles, les grandes puissances politiques et militaires se livrent dans la région à une guerre d’influence qui a souvent débouché sur des conflits armés, parfois accompagnés de génocides ou de déportations. L’expansion russe, le «Grand Jeu» (la guerre froide à laquelle se sont livrés la Grande-Bretagne et l’Empire russe durant tout le XIXe siècle), les tentatives de conquête du massif par l’Allemagne ou la bataille politique et économique pour le contrôle du pétrole : autant de processus marquants dont le Caucase est le décor. Imams et chefs de guerre montagnards, otages célèbres, espions anglais et alpinistes de la Wehrmacht, agents de Staline ou pionniers du pétrole sont les acteurs de cette histoire souvent tragique. A l’écart des idéologies et des partis pris, À la conquête du Caucase est un ouvrage inédit qui révèle sources et témoignages jamais exploités jusque-là. Cette épopée riche et vivante donne les clés d’une histoire qui ne s’achève pas à la dernière ligne de ce livre. Eric Hoesli a été rédacteur en chef de L’Hebdo, puis, successivement, fondateur, rédacteur en chef et directeur du Temps (1997-2004). Il est aujourd’hui le directeur des deux premiers tirages des quotidiens régionaux de Suisse francophone (La Tribune de Genève et 24 Heures). À la conquête du Caucase est le fruit d’une dizaine d’années de travail et de nombreux voyages dans le Caucase. Le comte Pavel Grabbe vient de fêter ses cinquante ans quand un oukase impérial l’expédie dans le Caucase. Parvenu à cet âge, au milieu du XIXe siècle, un officier de son rang peut espérer terminer paisiblement sa carrière comme courtisan ou conseiller dans l’un des nombreux cénacles militaires établis à Saint-Pétersbourg. Et c’est bien jusque-là le dessein que l’on prêtait à ce général-lieutenant aux origines allemandes comme tant d’autres de ses collègues à la tête de l’armée russe. Pavel Christoforovitch Grabbe est issu de la génération dite des «napoléoniens». Tout jeune élève officier, il s’est distingué dans les combats d’Eylau en 1807, puis lors de la bataille décisive de Borodino, sur la Moskova. On a reparlé de lui quelques années plus tard, alors que les troupes du tsar combattaient celles du petit Corse le long de l’Elbe, en Saxe prussienne : monté en grade, Grabbe en a fait voir de toutes le couleurs au maréchal français Davout. Il a la réputation de ne pas quitter un champ de bataille sans y avoir conquis un nouveau titre ou mérité une nouvelle récompense. À la cour, on dit de lui qu’il possède une collection complète des décorations militaires existantes. La haute silhouette droite de Grabbe hante les coulisses de l’état-major. Son front dégarni, son menton glabre, sa moustache et ses immenses rouflaquettes tombant en touffes grises sur son col lui donnent l’air d’un coq en colère. Il participe à bon nombre de comités militaires chargés de conseiller Sa Majesté et est parvenu, dit-on, à séduire le souverain et à gagner sa confiance. Cette notoriété lui permet en quelque sorte de compenser ses origines sociales modestes : fils d’un pasteur luthérien de la Baltique, jamais Pavel Grabbe n’aurait logiquement dû atteindre des sommets réservés aux officiers de sang bleu. Scrupuleux, attentif aux détails jusqu’à en être obsédé, un peu nonchalant de nature, mais brillant rhéteur, Grabbe n’est pourtant qu’un piètre commandant en chef. C’est bien à son remarquable sens des relations publiques qu’il doit d’abord son grade de général-lieutenant. Mais le Caucase ? Grabbe n’y a jamais touché. Comment ce militaire auréolé de gloire dans les campagnes européennes aurait-il pu songer à poursuivre sa carrière dans une guerre contre d’obscurs montagnards ?

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