Deux ans après les attentats qui ont ensanglanté la capitale, de nombreuses victimes souffrent encore d’une mémoire traumatique qui transforme leur vie quotidienne en enfer. Des thérapies existent pour que les rescapés puissent se reconstruire. Sophie Parra est l’une des 413 personnes blessées lors des attentats du 13 novembre 2015 à Saint-Denis et Paris. Il y a deux ans, cette jeune femme de 33 ans se trouvait dans la fosse du Bataclan. Elle a reçu deux balles dans le corps après que le commando djihadiste a ouvert le feu. Un traumatisme dont elle souffre encore aujourd’hui dans son quotidien. «J’ai eu un parcours chaotique. J’en suis à mon huitième psy», annonce-t-elle. «Les deux premiers psychiatres m’ont mise sous calmants et sous antidépresseurs, mais cela n’aide pas pour la reconstruction», poursuit la jeune femme. «Il faut vivre avec ce qu’on a vu. J’ai encore des flashs. Deux ans après, ce sont davantage des détails qui ressortent. C’est une douleur et un cri. Ou l’odeur du sang et la voix des djihadistes quand ils nous ont dit qu’ils faisaient ça pour l’Irak et la Syrie. Leurs visages sont plus flous. Ce sont des ombres», raconte-t-elle, avant de conclure: «Je subis ma mémoire». Ces résurgences des attentats vécues au quotidien par de nombreuses victimes sont le signe d’une mémoire que les scientifiques nomment «traumatique». Le stress post-traumatique est un calvaire pour ceux qui en souffrent, obligés de trouver des conduites d’évitement pour ne pas subir cette mémoire infernale. «Je ne peux pas prendre le métro ou le RER, je ne vais plus au cinéma ou dans des salles de spectacle. Je me place en fonction des sorties de secours. Je suis aux aguets tout le temps. J’envisage en permanence une attaque», énumère la jeune femme.

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