La torture constitue un des fléaux qui affecte l’Afghanistan. En 2017, le Comité des Nations unies contre la torture, chargé de veiller à l’application de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants s’est dit gravement préoccupé par le climat général d’impunité et la culture correspondante qui régnaient en Afghanistan concernant les actes de torture. Le Comité constate « une acceptation généralisée et une légitimation de la torture dans la société afghane ». Certaines personnes qui ont commis des crimes de guerre et des atteintes graves aux droits humains, notamment des actes de torture, continuent d’exercer des fonctions exécutives officielles, parfois au sein même du gouvernement. Il est rare que les auteurs d’atteintes aux droits humains aient à rendre des comptes pour leurs actes. L’Afghanistan souffre d’une forte corruption, d’une véritable culture de l’impunité et de problèmes de gouvernance. Autant de facteurs qui affaiblissent l’état de droit et compromettent la capacité du gouvernement afghan à protéger la population des atteintes aux droits fondamentaux. La capacité du gouvernement à faire respecter ces droits est encore réduite par l’insécurité, l’instabilité et les fréquentes attaques d’éléments qui lui sont hostiles. La police et les forces de sécurité afghanes sont confrontées à toute une série de problèmes avérés dans leur mission de protection de la population civile. Qui plus est, un certain nombre d’acteurs étatiques chargés de protéger les droits humains, notamment au sein de la police locale et nationale, se rendraient euxmêmes responsables de violations. L’Afghanistan est par ailleurs le théâtre d’une crise humanitaire aiguë. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), 9 300 000 personnes auront besoin d’aide humanitaire sur l’ensemble de l’année 2017. Plus de neuf millions d’Afghans ont, au mieux, un accès limité aux services de santé les plus élémentaires. Les taux de mortalité maternelle et infantile, respectivement de 327/100 000 et de 73/1 000 enfants nés vivants, figurent parmi les plus élevés de la planète. La sécurité alimentaire est de plus en plus menacée. Quelque 1 600 000 Afghans sont actuellement dans une situation très précaire dans ce domaine. L’Afghanistan compte environ 2 millions de personnes déplacées. Le retour, souvent involontaire, des personnes parties se réfugier à l’étranger ne fait qu’exacerber une crise humanitaire déjà profonde. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué en septembre 2017 que 30 provinces afghanes sur 34 étaient touchées par le problème des personnes déplacées. Pour la seule période comprise entre le 1er janvier et le 16 septembre 2017, 257 900 nouvelles personnes seraient venues grossir leurs rangs. Près de 60 % de ces nouveaux arrivants étaient des enfants.

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